dimanche 16 juin 2013


Ben le16/06/13

Nous voici de retour après trois jours passés à Pskov. Trois jours pour faire quelques vols de démonstration, conférences de presse, rencontre avec le club de paramoteur local et...... démonter les ULM pour les mettre dans un camion. Une interdiction de survol de dernière minute nous coupe les ailes entre Pskov et Irkoutsk. Par contre sur toute la région du Baïkal ce sera no limit. Maintenant notre but est de rejoindre le plus rapidement possible notre zone d’étude du lac Baïkal par la route soit environ 7200 kms une broutille. Nous avons pris la décision de séparer le groupe en deux. L’équipe scientifique, accompagnée d’un véhicule russe rejoindra lui, à son rythme, la destination finale en effectuant des mesures atmosphériques avec le Lidar, installé dans le camping car. Pour le reste de l‘équipe, ce sera GAZZZZZZ. 
Malgré cette déception l’ambiance est très bonne dans l’équipe d’assistance. Je remercie au passage Manue, Cécile, Sébastien, Paul et José. Toujours enthousiasmes, disponibles je dirais presque 24h/24h, ils assurent vraiment, et avec tous les voyages que j’ai pu faire dans le passé ce n’est pas toujours le cas. Dans le camion avec Sébastien je découvre le voyage autrement. De la haut c’est magnifique, c’est la liberté, mais je me rends compte qu’on loupe aussi pas mal de choses, notamment  le côté humain des rencontres improvisées, les anecdotes à répétitions, et plus encore. Ce soir nous dormirons à proximité de Moscou.
Pour les «volants», je vais revenir un peu sur notre vol de Cervens à Pskov.
Notre première étape courte, de Cervens à Lons le Saunier, doit, nous permettre, dans un premier temps, de regrouper tout le monde, scientifiques compris, et aussi de nous mettre dans le bain. La couverture nuageuse à tendance orageuse nous oblige à contourner par l’ouest toute la chaîne du Jura. A proximité de Belley, un grain de pluie bien fourni nous impose un stop sur le petit aérodrome de cette bourgade.  Après environ une heure de répit, direction cette fois Lons le Saunier en suivant le Revermont, pied du premier plateau jurassien. Avec un vent de nord-est assez fort, un plafond bas et l’impossibilité de rejoindre immédiatement la plaine à cause des centrales nucléaires, nous savons que ça va surement bouger légèrement en restant sous le vent et proche du relief. Vingt longues minutes, ce sera le temps passé dans la «machine à laver : mode essorage». A plusieurs reprises des secousses aussi brèves que violentes testent la solidité de l’aile et nous décollent les fesses du siège. Merci au passage à Air création, dans ce genre de situation c’est plutôt rassurant de voler sur de si bonnes machines. Une heure plus tard, au calme, sous un généreux soleil, la piste de Courlaoux et l’aéro club de Lons le Saunier nous accueille gentiment.
La deuxième étape doit nous conduire de Lons le Saunier à Schwabish hall en Allemagne. Au décollage le vent de nord-est, prévu par météo France, est au rendez-vous. Peu après le décollage, nous constatons entre la vitesse air du badin de l’ULM et le GPS une différence de 40 kilomètres heure. La progression sera lente malgré nos ailes rapides, soit environ 70 km/h. Il nous faut 2h30 pour rallier Bremgarten et faire un complément d’essence, grâce aux filles, parties deux heures avant nous. Après une courte  pose nous décidons de repartir rapidement car la météo se dégrade et le vent ne cesse de forcir. Quelques mètres suffisent à notre Rotax 912 de 100 cv pour arracher l’ULM du sol. 
Après une trentaine de minutes de vol, la pluie s’invite. Un vent de 50-60 km/h, de la pluie, 
des turbulences à répétions, un plafond nuageux qui ne cesse de descendre sur le relief que l’on doit traverser, sèment le doute dans l’esprit des pilotes. Trois échanges radio plus tard nous reprenons après un demi tour la direction de notre dernier aérodrome. Vent arrière cette fois, il nous faut seulement quinze minutes pour que nos roues touchent pour la seconde fois le sol de Bremgarten. Demain il fera jour.
L’étape suivante entre Bremgarten et Schwabish Hall se déroule sans encombre. Le vent toujours de face a légèrement faibli nous avons gagner une dizaine de km/h.
De Schwabish à Grossenhaim le soleil est enfin au rendez vous. Nous en profitons pour monter au FL100 (10000 pieds) pour faire des mesures lidar. A cette hauteur fini les turbulences, mais il vaut mieux être un peu habillé et ne pas avoir oublié les gants. Nous redescendons à l’aérodrome de Coburg point intermédiaire pour refiouler et manger un pique nique avec les filles.
Après cinq heures d’attente (mais où sont passées les filles.......) nos hôtesses arrivent. Il paraît qu’ils se sont trompés sur les cartes......alors attention donc à ceux qui se rendent sur place, les cartes sont fausses.......
L’après midi plan de vol identique à celui du matin pour atteindre Grossenhaim. 
Aujourd’hui on passe la frontière polonaise. Le plafond nous oblige à rester dans les basses couches. Par contre pour la première fois le vent nous est favorable. Un petit 20km/h nous propulse cette fois à 135-145 km/h. Les immenses plaines désertiques et plates que nous survolons nous attirent irrémédiablement vers le bas, et nous partons pour un run à basse (voir très basse) altitude à plus de 140 km/h.  Après cette petite «évasion», nous retrouvons des conditions de visibilité de plus en plus réduites. La vigilance est de rigueur car nous volons maintenant en dessous des éoliennes. En formation serrée pour ne pas se perdre, nous atteignons Chelmza, fin de l’étape.
Le lendemain de Chelmza à Przylep, c’est le genre de vol que l’on aimerait avoir tous les jours. Petit 20 km/h arrière, tempête de ciel bleu, et les ULM qui tournent comme des horloges. L’escale technique prévu à Ketrzyn est vraiment agréable. Nous garons nos ULM à côté d’Antonov 2 tous en état de marche. Après un rapide petit casse croûte nous profitons de l’immense terrain pour un décollage les cinq ULM de front. Tout simplement génial et possible uniquement si l’on connait bien et que l’on a confiance en ses voisins... La deuxième partie du vol  nous emmène à slalomer entre les cumulus plus ou moins gros, et tout simplement beau.
Aujourd’hui ce sera la Lituanie et Kaunas. Après un départ sous la pluie les conditions sont restées mitigées toute la journée, sauf sur la fin d’étape où le soleil s’impose. Cette étapes à plus de 120km/h de moyenne grâce au vent arrière, est pour l’instant celle de notre meilleure moyenne.
En regardant la carte hier soir, nous avons décidé d’aller en direction de Riga pour survoler et voir la mer Baltique. Ce petit crochet, très intéressant pour nos scientifiques enthousiasme, toute l‘équipe. Nous franchissons une nouvelle frontière avec la Lettonie sous nos ailes maintenant. La limite de vol fixée à 1200 pieds en fin de parcours nous secoue un peu , à cause de la très grande différence du sol, qui passe de la forêt, aux marécage, à l’eau, cultures diverses et habitations. Mais la Baltique est devant nous et ce soir avec le coucher de soleil, on va s’octroyer un petit vol supplémentaire pour en faire profiter notre assistance. 
Nouveau pays encore aujourd’hui avec l’Estonie. Nous quittons ce matin la mer Baltique pour Vartsu. Avec une belle météo et un vent toujours très favorable nous prenons la direction de notre point final. Franck décide de monter à 9000 pieds pour faire du lazer pendant que nous restons entre 1500 et 2500 pieds. La seule petite interrogation que l’on a aujourd’hui c’est de savoir si la piste existe toujours. En effet elle a disparu des cartes GPS fraichement mises à jour. Si cette piste n’existe plus il faudra trouver sur place un bout de champ près d’une route pour que notre assistance puisse nous retrouver. Mais à notre arrivée sur zone il reste au milieu de nul part une piste goudronnée parfaite pour nos ULM. 
Pour la dernière étape qui doit nous conduire à Pskov, nous sommes obligés de monter à l’aéroport de Tartu pour les formalités douanières avant l’entrée en Russie. Plan de vol, horaires à respecter, passeport, ce vol intéressant nous sort néanmoins de notre quiétude. L’arrivée à Tartu et un bon 50 km/h de vent nous réveille légèrement au posé. Nous attendons 6 heures pour que les douaniers nous tamponnent notre passeport, laissant le temps à la météo de se dégrader. Au moment de décoller on hésite avec ce fort vent et ce ciel menaçant, mais le soleil de Pskov nous attend et donc on prend la décision de décoller. Persuadé de mettre en route la machine à laver je me prépare à un vol difficile d’une heure trente. Mais rien de tout cela ne se produit,  légèrement secoué au début et après avoir traversé un rideau de pluie, les conditions deviennent relativement calmes et Pskov est déjà là....

Visite au Monastère

Sans commentaire...

Au monastère suite





Source de Jouvence....sans effet!! 
Super Mamie

Douane Lituanie - Russie


11heures d'attente...

On nous a coupé les ailes...

Vol sur la Baltique

1 commentaire:

  1. La douane française est moins suspicieuse et les formalités sont plus rapides (on n'a pas du tout voir ? si ?) : record des Russes à battre la prochaine fois !!!!
    Bonne continuation, on vous suit de loin, cela nous fait rêver.
    Marie-Laure

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